L’essentiel à retenir : une démission bloque l’allocation chômage, sauf cas légitime. Pour rouvrir vos droits sans motif valable, il faut retravailler au moins 65 jours ou demander un réexamen après 121 jours de carence. Ces deux délais précis représentent souvent votre meilleure chance de toucher enfin l’indemnisation !
Vous craignez de vous retrouver sans ressources financières en claquant la porte de votre entreprise ? Obtenir le chômage après démission n’est pas impossible si vous connaissez les règles précises sur le temps de travail requis et les motifs légitimes. On vous révèle ici les délais exacts à respecter et les solutions pour sécuriser vos allocations sans attendre.
- Démission et chômage : la règle de base et ses exceptions
- La démission légitime : la voie royale vers l’indemnisation
- Les alternatives : quand la démission n’est pas légitime
- Conditions de travail et cas spécifiques : le tableau récap’
Démission et chômage : la règle de base et ses exceptions
Le principe : pourquoi une démission bloque vos droits ?
La règle est simple : la démission constitue une rupture volontaire de votre contrat de travail. Puisque c’est vous qui partez, toucher le chômage après démission est impossible par défaut. Vous voyez le problème ?
Démissionner vous prive volontairement d’emploi. France Travail considère donc que vous n’êtes pas involontairement au chômage, condition sine qua non pour toucher l’ARE.
Mais attendez, ce n’est pas une fatalité absolue. Il existe des portes de sortie bien définies pour contourner ce blocage administratif. Comprendre ces exceptions est la seule façon d’éviter de se retrouver sans ressources après avoir claqué la porte.
Les deux grandes voies pour toucher l’ARE après avoir démissionné
Heureusement, deux scénarios principaux permettent de contourner ce blocage initial et d’obtenir vos indemnités. Le premier dépend strictement de votre motif de départ. Le second reste une pure question de patience et de persévérance.
Vous voulez quitter un CDI sans perdre vos droits ? Regardons comment activer ces leviers dès maintenant.
Voici les deux seules options validées pour récupérer vos allocations :
- Votre démission est officiellement considérée comme « légitime » par France Travail, ouvrant un droit immédiat.
- Votre démission n’est pas légitime, mais vous pouvez demander un réexamen de votre dossier après une certaine période.
La démission légitime : la voie royale vers l’indemnisation
Maintenant que vous connaissez les deux issues possibles, penchons-nous sur la plus directe : la démission légitime.
Qu’est-ce qu’un motif de démission légitime ?
Une démission légitime est le seul moyen sûr de toucher le chômage immédiatement. Oubliez vos raisons personnelles : seule une liste stricte de 17 situations validées par la réglementation compte vraiment. On parle bien de départs contraints par la vie, pas de choix de confort.
Prenons des exemples concrets pour comprendre la logique : suivi de conjoint muté, déménagement pour mariage ou PACS, ou non-paiement des salaires. Voilà le type de justifications acceptées par France Travail.
C’est technique, mais vital pour vos finances. Je vous conseille de découvrir la liste complète des 17 motifs de démission légitime pour vérifier si votre cas rentre précisément dans l’une de ces cases.
Le cas particulier : démissionner d’un nouvel emploi
C’est une situation fréquente qui offre une vraie porte de sortie. Vous avez repris un poste après un licenciement, une rupture conventionnelle ou une fin de CDD, mais ça se passe mal ? La loi vous accorde un « droit à l’erreur » pour partir sans perdre vos droits.
Attention, le chronomètre tourne. Pour être couvert, vous devez impérativement rompre le contrat avant d’avoir travaillé 65 jours (ou 455 heures) dans ce nouveau poste. Une fois ce délai dépassé, la porte se referme.
Voici une subtilité qui piège beaucoup de monde : vous ne devez pas vous être inscrit à France Travail entre la fin de votre ancien contrat et le début du nouveau. Ce détail administratif souvent oublié peut tout changer.
Les alternatives : quand la démission n’est pas légitime
Mais que faire si votre situation ne coche aucune des 17 cases ? Tout n’est pas perdu, il existe d’autres mécanismes.
Le projet de reconversion : 5 ans de travail exigés
Le dispositif « démission-reconversion » est une option solide si vous quittez votre CDI pour un projet de formation ou de création d’entreprise. Mais les conditions sont très strictes. C’est souvent quitte ou double avec l’administration.
Voici le filtre principal : vous devez justifier d’au moins 1 300 jours travaillés au cours des 60 derniers mois. Cela représente 5 ans d’activité salariée continue dans le secteur privé. C’est un prérequis absolument non négociable.
Attention, votre projet doit être validé AVANT de démissionner par une commission paritaire. Vérifiez bien les étapes de la démission pour reconversion pour sécuriser vos arrières.
La « seconde chance » : le réexamen après 4 mois
Il existe une procédure spécifique de réexamen pour une démission non légitime. C’est une porte de sortie si vous n’entrez dans aucune autre catégorie. La patience est votre meilleure alliée ici.
Après 121 jours de chômage non indemnisé, soit environ 4 mois, vous pouvez demander à France Travail de réexaminer votre situation pour obtenir l’ARE.
Pour que la commission valide votre dossier et débloque les fonds, vous devez prouver votre bonne foi :
- Prouver une recherche d’emploi active et continue pendant ces 4 mois (gardez toutes les preuves !).
- Ne pas avoir refusé de formation ou d’offre raisonnable d’emploi ; si c’est validé, l’indemnisation démarre au 122ème jour.
Conditions de travail et cas spécifiques : le tableau récap’
Synthèse des motifs légitimes et preuves à fournir
Pas facile de savoir si on rentre dans les cases de France Travail pour le chômage après démission. Ce tableau va vous sauver la mise. Vérifiez juste votre situation et le papier à sortir.
Jetez un œil à ces situations fréquentes pour voir si vous pouvez éviter de perdre vos droits en préparant le bon dossier.
| Motif de démission légitime (Exemples) | Condition principale | Justificatif à fournir |
|---|---|---|
| Suivi de conjoint qui déménage pour un nouvel emploi | Le déménagement rend impossible la poursuite du contrat | Ordre de mutation, nouveau contrat de travail du conjoint |
| Mariage ou PACS entraînant un déménagement | Moins de 2 mois entre la date de la démission et la date du mariage/PACS | Acte de mariage ou attestation de PACS |
| Non-paiement des salaires | Existence d’une ordonnance de référé condamnant l’employeur | Ordonnance du juge |
| Actes délictueux au travail (harcèlement, violences) | Dépôt de plainte pour ces faits | Récépissé du dépôt de plainte |
Démissionner alors que vous touchez déjà le chômage
Vous touchiez déjà des allocs et vous avez lâché un petit boulot récemment ? Pas de panique, tout n’est pas forcément perdu. France Travail peut parfois maintenir vos virements.
Vos versements reprendront sans problème si vous respectez l’une de ces limites précises, car vos droits ne sont pas « perdus » :
- Le contrat duquel vous avez démissionné a duré moins de 65 jours travaillés (ou 455 heures).
- Le contrat était très court : moins de 8 jours calendaires ou représentait moins de 17 heures par semaine.
Démissionner ne signifie pas forcément dire adieu à vos allocations ! Entre les motifs légitimes et le réexamen après 121 jours, plusieurs voies s’offrent à vous. Analysez bien votre situation pour choisir la meilleure option. Avec une bonne préparation, vous sécuriserez votre transition professionnelle sans stress. À vous de jouer pour rebondir rapidement
FAQ
Est-ce que vous pouvez avoir du chômage si vous démissionnez ?
En principe, c’est non ! France Travail considère que vous avez quitté votre poste volontairement et ne vous indemnise pas automatiquement. C’est la règle de base pour éviter les abus.
Mais rassurez-vous, il existe des exceptions notables. Si votre démission est jugée « légitime » ou si vous avez un projet de reconversion solide, la porte de l’indemnisation s’ouvre grand.
Comment s’y prendre pour toucher le chômage après une démission ?
La méthode la plus directe est de justifier d’un motif de démission « légitime ». Il existe une liste précise de 17 cas, comme suivre un conjoint qui déménage ou un non-paiement de salaire.
Si vous ne rentrez pas dans ces cases, vous pouvez opter pour le dispositif « démission-reconversion ». Attention, vous devez impérativement faire valider votre projet par la commission Transition Pro avant de quitter votre poste !
Quel est le délai d’attente pour toucher le chômage après une démission ?
Si votre démission est légitime, l’indemnisation suit le cours normal sans pénalité spécifique liée au départ. En revanche, sans motif valable, vous entrez dans une période de carence stricte.
Vous devez alors patienter 121 jours, soit environ 4 mois de chômage non indemnisé. Une fois ce délai passé, vous pouvez demander un réexamen de votre dossier à l’Instance Paritaire Régionale pour espérer toucher vos droits.
Comment quitter un CDI sans perdre vos droits au chômage via la reconversion ?
C’est une option fantastique si vous avez un projet de création d’entreprise ou de formation ! Pour être éligible, vous devez justifier d’au moins 5 années d’activité salariée continue chez un ou plusieurs employeurs.
Cela représente très exactement 1 300 jours travaillés au cours des 60 derniers mois. Vérifiez bien ce chiffre avant de vous lancer, car c’est un critère éliminatoire !
Combien de temps faut-il retravailler après une démission pour retrouver des droits ?
Vous avez démissionné sans motif légitime et vous voulez « effacer » cet acte ? La solution la plus efficace est de reprendre un emploi rapidement.
Il vous faut travailler au moins 65 jours (ou 455 heures) pour que France Travail accepte de vous indemniser à nouveau. Notez que pour les démissions après le 1er avril 2025, ce seuil grimpe à 88 jours travaillés ou 610 heures.
Âgé de 39 ans, employé en mairie et passionné par l’actualité, j’aime décrypter les grands événements du monde et partager ces analyses avec mon entourage.