Au fait, pourquoi les Bretons ne paient pas de péage ?

Naviguer sans payer le péage en Bretagne semble être un privilège unique. Contrairement à la majorité de la , parsemée d'autoroutes coûteuses, la Bretagne permet à ses habitants de parcourir leurs routes sans frais supplémentaires. Pourquoi cette exception demeure-t-elle ? La réponse à cette question est enveloppée dans l'histoire et le caractère résilient de la région.

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Le droit de passage gratuit : l’héritage des bonnets rouges

La Bretagne est connue pour sa résistance, surtout lorsqu'il s'agit de protéger ses droits territoriaux. Lorsque vous quittez Rennes, Nantes ou Caen, il n'y a pas de péage sur votre chemin, ce qui rend le voyage absolument gratuit. Cette exception typiquement bretonne a été maintenue grâce à la forte opposition des Bretons, connus sous le nom de « Bonnets rouges », à une tentative du gouvernement d'imposer une écotaxe en 2013.

Non, ce n’est pas un cadeau de la duchesse Anne

Contrairement à la légende populaire, ce n'est pas la duchesse Anne de Bretagne qui a obtenu la gratuité des routes en échange de son mariage avec le roi Charles VIII de France. En réalité, la Bretagne ne possède pas d'autoroutes au sens strict du terme, à l'exception de l'A84 qui relie Rennes à Caen. Le paysage de la région est parsemé de « routes express » – des voies nationales à quatre voies avec une vitesse limite de 110 km/h. Pas d'autoroute, pas de péage.

Un réseau routier ingénieux et sans péage

Pour qu'une autoroute soit payante, il faut qu'un itinéraire gratuit parallèle soit disponible pour tous. Cela n'est pas le cas en Bretagne. Malgré cela, la région est sillonnée de routes et grâce à un réseau dense de voies rapides avec de nombreux échangeurs, son trafic est presque aussi important qu'ailleurs en France. Cette situation est le résultat d'un tour de force habilement orchestré pour échapper aux frais de déplacement.

La main derrière le tour de passe-passe : le CELIB

Le Comité d'étude et de liaison des intérêts bretons (CELIB), un groupe sélect de personnalités publiques influentes, y compris des politiciens et des chefs d'entreprise, a joué un rôle déterminant dans la préservation de ce privilège. Au milieu du XXe siècle, le CELIB a réussi à convaincre le gouvernement de financer intégralement un plan de modernisation des routes de la région pour la désenclaver. Georges Pompidou, alors président, a cédé aux demandes du groupe en pleine effervescence de mai 1968. Les Bretons ont ainsi obtenu un plan de modernisation d'une valeur de 22,4 milliards de francs, entièrement financé.

Ainsi, le privilège de conduire sans frais sur les routes bretonnes n'est pas simplement un cadeau d'une duchesse ou un hasard de l'histoire. Il est le résultat de la détermination, de l'ingéniosité et du sens de la communauté des Bretons, qui ont travaillé ensemble pour préserver leur liberté de mouvement sur leur territoire.

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