Gaz 2023 – 2024 : l’Europe face à une crise énergétique sans précédent !

Remplacer le gaz russe sera l'un des défis les plus importants que l'Europe devra relever dans les années à venir. Bien que le Vieux Continent ait évité de peu un scénario « catastrophe » l'hiver dernier, il doit désormais sécuriser son approvisionnement en gaz pour assurer sa croissance économique et la stabilité de ses entreprises.

L’épreuve de l’hiver 2022 – 2023

Le dispositif « Ecowatt » : Face aux tensions sur le réseau électrique, le dispositif « Ecowatt », mis en place par RTE et l'Ademe en 2020, agit comme une « météo électrique » en alertant sur les tensions éventuelles. En novembre dernier, les signaux indiquaient des risques élevés pour l'hiver 2022 – 2023, avec une disponibilité du parc nucléaire à seulement 65% (40 GW) et des incertitudes sur la météo à venir.

Les efforts pour réduire la consommation électrique : Pour répondre à cette situation, les pouvoirs publics ont encouragé les ménages et les entreprises à réduire leur consommation électrique. Ce plan a été couronné de succès, avec une diminution brute de la consommation d'environ 9% (20 TWh) par rapport à un hiver aux normales de saison. La météo clémente a également contribué à cette baisse de la consommation.

La coopération européenne : À l'échelle européenne, la coopération entre les États membres et l'augmentation des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) ont contribué à réduire les risques énergétiques.

L’hiver 2023 – 2024 : les nouveaux défis

Les prévisions alarmantes de l'AIE : L'Agence internationale de l'énergie (AIE) alerte sur une potentielle pénurie de gaz pour l'hiver 2023 – 2024, estimant une carence de l'ordre de 30 milliards m3. Cette année sera différente de l'année précédente, car les livraisons de gaz russe, qui avaient partiellement rempli les réserves européennes, seront négligeables, voire inexistantes.

La demande croissante de la Chine : La Chine, grand consommateur de GNL, va devenir un concurrent majeur de l'Europe sur le marché mondial du gaz. Les capacités de production de GNL augmenteront, mais seront principalement absorbées par la Chine.

Se passer du gaz russe, à quel prix ?

Un prix record : Pour remplir les réserves de gaz l'année dernière, l'Europe a dû payer un tarif record de 345 €/MWh. Une solution de court terme, car ces niveaux de prix ne pourront pas être soutenus chaque année.

Un coût économique élevé : Ces prix élevés ont eu un coût énorme pour l'économie européenne, avec des aides financières pour soutenir les particuliers et les entreprises. Cette situation est insoutenable à long terme et risque de déstabiliser la zone euro et creuser la dette des États.

La nécessité de trouver des alternatives : Il est impératif de trouver des alternatives énergétiques à court et long terme pour garantir l'approvisionnement en gaz de l'Europe. La réouverture des centrales nucléaires en et l'utilisation prolongée des centrales à charbon allemandes vont soulager le continent. Cependant, le gaz naturel liquéfié (GNL) jouera un rôle clé dans l'équilibre entre l'offre et la demande en l'absence de flux russes importants.

Le GNL, ressource-clé pour l’avenir

La concurrence mondiale : L'Europe va devoir rivaliser sur le marché mondial du GNL, car des pays tels que la Chine, l'Inde et le Qatar signent des contrats de long terme. L'Allemagne a déjà conclu un accord de 15 ans avec le Qatar, mais d'autres pays africains pourraient également aider l'Europe dans sa quête de remplacer le gaz russe.

Des partenariats essentiels : L'Europe se fournit principalement auprès de l'Afrique du Nord, de la Norvège et des États-Unis. La combinaison de ces partenaires historiques et de nouveaux producteurs tels que le Mozambique, la Mauritanie et le Sénégal devrait permettre d'assurer un flux stable de GNL pour les prochaines années.

En conclusion, l'Europe doit relever le défi crucial du remplacement du gaz russe pour sécuriser son approvisionnement énergétique. Cela implique de développer des partenariats internationaux solides et d'explorer des alternatives énergétiques durables pour garantir l'indépendance et la souveraineté énergétiques du continent.

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