Les infirmiers en pratique avancée : une rémunération en hausse à l’hôpital, mais une situation précaire en libéral

Un nouveau métier, porteur d'espoirs pour lutter contre la désertification médicale, émerge au sein du secteur de la santé en : les infirmiers en pratique avancée (IPA). Dotés d'une formation supplémentaire de deux ans en faculté de médecine après trois ans d'études en école d'infirmière ou une première expérience professionnelle, les IPA disposent de compétences approfondies par rapport aux infirmiers diplômés d'État (IDE). Si ce métier promet une rémunération plus élevée, il présente néanmoins des spécificités selon que l'infirmier exerce à l'hôpital ou en libéral.

Rémunération à l’hôpital : un salaire variable

Les infirmiers en pratique avancée qui travaillent à l'hôpital sont des fonctionnaires relevant de la fonction publique hospitalière. Leur salaire dépend de leur échelon et de leur grade (classe normale ou supérieure) liés à leur ancienneté. Pour calculer le salaire brut d'un IPA fonctionnaire, il faut multiplier l'indice majoré correspondant à son échelon et à son grade par la valeur du point d'indice de la fonction publique, actuellement à 4,92 euros depuis le 1er juillet.

Rémunération en libéral : un mode précaire

Pour les infirmiers en pratique avancée exerçant en libéral, la rémunération peut s'avérer plus complexe. Contrairement aux médecins qui perçoivent des honoraires pour chaque consultation, les IPA sont rémunérés au forfait. L'avenant 7 à la convention nationale des infirmiers, conclu avec la Caisse nationale de l'Assurance maladie (Cnam), définit trois types de forfaits facturables aux patients par les IPA.

Forfait initial : d'une valeur de 20 euros, il est facturé lors du premier contact avec le patient et vise à évaluer son éligibilité au suivi par un infirmier en pratique avancée.

Forfait trimestriel : d'un montant de 32,70 euros, il est facturé chaque fin de trimestre et couvre la surveillance clinique, les messages éducationnels et préventifs, la coordination avec les médecins et autres acteurs de santé pour le suivi des patients.

Forfait annuel : d'une valeur de 58,90 euros, il est facturé au premier contact du patient suivant la première année de suivi.

Cependant, l'exercice libéral des IPA dépend de la collaboration des médecins qui leur confient des patients. De nombreuses réticences subsistent, rendant difficile la viabilité de cet exercice pour certains infirmiers en pratique avancée.

Les infirmiers en pratique avancée

Une loi adoptée par les parlementaires au printemps, portée par la députée Renaissance Stéphanie Rist, pourrait changer la donne. Cette loi généralise l'accès direct aux infirmiers en pratique avancée pour les patients dans des structures de soins coordonnées telles que les centres de santé, les maisons de santé pluriprofessionnelles et les équipes de soins primaires. Cela permettrait aux patients de consulter directement les IPA sans passer par leur médecin au préalable, offrant ainsi une opportunité pour ces professionnels de mieux vivre de leur exercice libéral.

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