Renégociation de crédit immobilier : la grande illusion des taux bas?

En plein climat de hausse des taux, certains ménages semblent tirer leur épingle du jeu en renégociant leur crédit immobilier. Mais quel est leur secret ? Décryptage d’un phénomène surprenant.

Crédit immobilier : un marché en berne ?

Si juillet a vu 12 milliards d’euros de crédits immobiliers accordés, dont 2 milliards en renégociation, le contexte est pourtant tendu. En effet, les chiffres de la Banque de montrent un recul des prêts accordés, le plus bas depuis 2016. Mais cette institution bancaire défend ses statistiques, rappelant une croissance annuelle de 2,3%, un chiffre impressionnant comparé à nos voisins européens.

Malgré ces prêts octroyés, la majorité provient de renégociations, et non de nouveaux crédits. Alors, comment expliquer ce paradoxe ?

Les taux actuels : frein à la renégociation ?

Il est vital de comprendre que pour renégocier un crédit immobilier, un écart significatif entre le taux actuel et celui du prêt contracté est nécessaire. Et c’est là que le bât blesse. Avec des taux moyens à 3,64% en juillet, seuls ceux ayant contracté leur crédit autour de 4,50% peuvent envisager une telle démarche. Ces chiffres concernent peu d’emprunteurs, d’autant que renégocier un prêt ancien est souvent moins rentable en raison des intérêts déjà remboursés.

Mais la réalité est ailleurs, et la Banque de France nous éclaire sur ce mystère.

Les trois clés de la renégociation

Le terme « renégociation » couvre plusieurs réalités. Selon la Banque de France, pour être qualifié de renégocié, un crédit immobilier doit :

  1. Faire l’objet d’un rachat par une autre banque.
  2. Être regroupé avec d’autres prêts, aboutissant à une unique mensualité.
  3. Connaître une modification du taux, de la durée ou de l’ associée.

En revanche, des modifications contractuelles ou des remboursements anticipés ne sont pas catalogués comme des renégociations.

La véritable astuce : l’assurance emprunteur

Le cœur du sujet réside moins dans la renégociation des taux de crédit que dans celle de l’assurance emprunteur. Alors qu’autrefois les emprunteurs cherchaient à obtenir des taux de prêt plus bas, aujourd’hui, l’assurance emprunteur est la clef. En effet, en choisissant un contrat externe, généralement 2 à 3 fois moins cher, les ménages réalisent des économies conséquentes.

De plus, la loi Lemoine, effective depuis le 1er septembre 2022, permet aux ménages de résilier à tout moment leur assurance emprunteur. Un droit largement exercé, qui a boosté les statistiques de renégociation de la Banque de France.

En conclusion, si la renégociation de taux paraît peu probable, la renégociation ou résiliation de l’assurance emprunteur semble être le nouvel eldorado des ménages souhaitant alléger le coût total de leur crédit immobilier.

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