Le 2 août 2023 marque un tournant alarmant dans notre rapport à la Terre. C'est le jour du dépassement de la Terre, un indicateur calculé par l'ONG Global Footprint Network, qui symbolise le moment où nous avons consommé toutes les ressources que notre planète peut régénérer en une année. Cette date sonne comme un avertissement sur notre consommation excessive et notre impact dévastateur sur l'environnement.
Comprendre le jour du dépassement
Pourquoi le jour du dépassement est-il si important ? Chaque année, l'ONG Global Footprint Network calcule cette date cruciale. Elle correspond au jour où l'humanité a épuisé toutes les ressources que la Terre est capable de produire en une année. Pour ce calcul, l'ONG confronte l'empreinte écologique de nos activités avec la « biocapacité » de la planète, c'est-à-dire sa capacité à se régénérer et à absorber les déchets générés par les êtres humains. Le 2 août 2023, nous avons atteint la limite du capital naturel de la Terre. Autrement dit, nous vivons au-dessus de nos moyens et consommons davantage que ce que notre planète peut renouveler. Pendant les 151 jours restants de l'année, nous vivons en déficit écologique.
Ce déficit est principalement dû à nos émissions excessives de gaz à effet de serre (CO2) que les écosystèmes, tels que les forêts et les océans, ne peuvent plus absorber. La surpêche entraîne également l'effondrement des ressources halieutiques, mettant en péril la survie de nombreuses espèces. De plus, la déforestation continue d'accélérer, privant la planète de ses précieux poumons verts.
Une situation qui ne cesse de s'aggraver
Le jour du dépassement a avancé de manière alarmante ces dernières décennies. Dans les années 70, il était à fin décembre, puis il a progressivement avancé pour se situer en novembre dans les années 80, en octobre dans les années 90, et en septembre depuis l'an 2000. Cependant, depuis cinq ans, cette tendance s'est stabilisée sans pour autant s'inverser. En 2022, le jour du dépassement était le 28 juillet, soit cinq jours plus tôt que cette année.
Pour atteindre les objectifs fixés par le Giec de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 43 % d'ici à 2030, il faudrait décaler le jour du dépassement de 19 jours par an au cours des sept prochaines années, selon Global Footprint Network. Mais cette perspective reste incertaine et suscite de nombreuses interrogations quant à l'impact réel de nos actions sur l'environnement.
Face à cette situation critique, il est urgent de repenser notre mode de consommation et de prendre des mesures drastiques pour préserver notre planète. Sinon, nous nous dirigeons vers un point de non-retour qui aura des conséquences désastreuses pour les générations futures.