Une réforme du système des retraites apparaît désormais comme inéluctable. La crise sanitaire a chamboulé l’agenda immédiat du gouvernement, mais les grandes problématiques budgétaires restent inchangées sur le long terme. Le système des retraites n’est plus viable dans sa forme actuelle. Malgré les ajustements dont a bénéficié le régime de retraite au cours des dernières années, ce dernier ne peut plus se soustraire à une refonte beaucoup plus profonde.
Quelles sont les conséquences pour les retraités et les futurs retraités ? Comment préparer sa retraite ? On vous explique tout cela.
Le régime de retraite par répartition est mis à mal
Pourquoi une telle nécessité ? La réponse tient en un mot : démographie. Le régime de retraite par répartition a été pensé dans le courant du siècle dernier. Depuis lors, l’espérance de vie a considérablement progressé et la distribution des âges dans la population française a radicalement changé. Les retraités sont de plus en plus nombreux. Le financement des retraites est plus que mis à mal. Le modèle de retraite qui prévaut à l’heure actuelle est celui de la retraite par répartition : ce sont les actifs qui cotisent pour assurer le financement des pensions de retraite des retraités. Mais le ratio du nombre d’actifs par retraité ne cesse de baisser. Pour remédier au problème, plusieurs solutions sont envisageables :
- augmenter les cotisations sur les actifs,
- diminuer les pensions de retraite,
- reculer l’âge de départ en retraite.
Aucune de ces pistes n’est satisfaisante. Les actifs supportent des charges salariales relativement élevées. Et du côté des charges patronales, toute hausse entraînerait une perte de compétitivité du pays. Or, la France souffre déjà d’un manque d’attractivité des entreprises du fait du coût élevé du travail. Augmenter les cotisations apparaît comme une fausse bonne idée, un remède pire que le mal.
Du côté des actifs et des retraités, l’idée d’une baisse des pensions et/ou un recul de l’âge de départ en retraite est évidemment froidement accueillie. C’est malheureusement vers cela que l’on s’oriente. Face à cette menace bien réelle, les actifs prennent les devants et s’organisent pour se constituer une retraite individuelle confortable. Les actifs se constituent un patrimoine dont les revenus permettront de compléter leur pension de retraite.
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Le plan d’épargne retraite au service de la retraite par capitalisation
Dans cette transition en douceur vers un modèle de retraite par capitalisation, les épargnants ne sont pas abandonnés à leur propre sort : le gouvernement soutient cette démarche avec l’instauration d’un nouveau dispositif d’épargne : le plan épargne retraite (PER).
Le plan d’épargne retraite se décline sous plusieurs formes :
- le PER individuel,
- le PER d’entreprise collectif,
- le PER d’entreprise obligatoire.
Le PER individuel (PERin) est accessible à tous les actifs, qu’ils soient salariés ou entrepreneurs. Il remplace le plan d’épargne populaire retraite (PERP).
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Note : si vous avez la chance d’en bénéficier, le meilleur PER est celui proposé par les entreprises. Les caractéristiques intrinsèques du contrat ne sont pas meilleures que celles du meilleur PER individuel (parfois le contraire). En revanche, avec un PER d’entreprise, le salarié peut bénéficier d’un abondement de la part de son employeur. Une aubaine dont les salariés ont intérêt à profiter.
Le fonctionnement du PER n’est pas sans rappeler celui d’un dispositif bien connu des Français : l’assurance vie. En effet, le PER permet d’investir sur des fonds euro et des unités de compte. Les courtiers et les banques commercialisent d’ailleurs des PER aux caractéristiques communes avec les contrats d’assurance vie qu’elles commercialisent (mêmes supports, mêmes assureurs, etc.)
Le PER se distingue de l’assurance vie en raison du fait qu’il s’agit d’un outil d’épargne tunnel jusqu’à la retraite : les encours investis sur le plan sont bloqués jusqu’à la retraite. À l’inverse de l’assurance vie où il est possible de réaliser des retraits sur le contrat à tout moment.
Mais alors, quel est l’intérêt de se tourner vers un plan d’épargne retraite plutôt qu’une assurance vie ? Eh bien, il se trouve que le PER dispose d’un argument de poids : la possibilité de déduire le montant des versements de son revenu imposable !
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Les versements réalisés sur le PER sont déductibles dans la limite annuelle de 10 % de ses revenus de l’année antérieure (ou 10 % du plafond de la sécurité sociale, l’administration retient le chiffre le plus haut comme critère). Le PER est un dispositif intéressant pour les actifs qui payent beaucoup d’impôts sur le revenu.
Dans le cas d’un actif dont les revenus se situent dans la tranche marginale d’imposition à 30 %, un versement de 1000 euros sur le PER permet d’économiser 300 euros d’impôt. L’avantage fiscal est encore plus intéressant pour les contribuables dont les revenus se situent dans les tranches supérieures (jusqu’à 45 %).
Aller plus loin
Faut-il pour autant tout miser sur le PER ? À cette question, les conseillers en gestion de patrimoine répondent qu’il est recommandé de diversifier son épargne sur différents dispositifs. L’assurance vie demeure intéressante en cas de besoin d’argent avant la retraite (par exemple pour s’acheter une résidence secondaire). Par ailleurs, les actifs peuvent également développer leur patrimoine en investissant dans la pierre. L’immobilier locatif est l’un des seuls placements où l’épargnant a la possibilité de souscrire un crédit pour faire levier sur sa capacité d’investissement.
Les épargnants peuvent solliciter l’aide d’un conseiller en gestion de patrimoine pour se faire conseiller sur leur stratégie d’épargne retraite.
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Nathan responsable de la publication de Info-mag-annonce.com. Tous ses articles sont rédigés en coordination avec l’équipe de direction.